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L'activité de R&D subit actuellement une pression croissante due à l'augmentation de la concurrence et de la réglementation.
Virginie Grosso, directrice générale associée France & directrice livraison - Keyrus Life Science France, et Brigitte Marcheterre, directrice générale Canada & USA - Keyrus Life Science NorAm, exposent leur vision.
L'activité de R&D, qui est essentielle pour fournir de nouveaux médicaments et traitements médicaux, subit actuellement une pression croissante due à une concurrence et une réglementation de plus en plus fortes. Comment tirer parti du numérique pour répondre à ces défis ? Virginie Grosso, Directrice Générale Associée France & Delivery Director - Keyrus Life Science, et Brigitte Marcheterre, Directrice Générale Canada & USA - Keyrus Life Science, exposent leur vision
La R&D est un point sensible de l'industrie : des cycles de 10 à 15 ans, des chances de succès très faibles (la probabilité d'obtenir une autorisation réglementaire une fois la molécule identifiée est de 1 sur 10 000 !), la nécessité de disposer d'un grand nombre de patients au profil adapté, et la complexité croissante des protocoles cliniques (59% de certifications et 25% de visites de patients en plus en 10 ans), rendent difficile le recrutement de patients pour les essais. Les pouvoirs publics semblent disposer de moins en moins de fonds à investir dans les soins de santé, malgré des exigences de sécurité croissantes et une attente de médicaments toujours plus efficaces. Aujourd'hui plus que jamais, les principaux défis des essais cliniques sont les délais, les coûts et la qualité.
L'avantage immédiat des technologies numériques dans ce contexte est l'accès qu'elles offrent à une quantité d'informations incroyablement riche. Cela améliore la prise de décision concernant l'efficacité et la conduite des essais cliniques. Typiquement, la création de bases de données gouvernementales de dossiers médicaux électroniques complets et anonymes permet de mener les essais de manière plus rapide, plus fiable et - pour les patients - plus personnalisée. Ces données permettent également de mesurer l'efficacité du médicament en situation réelle et la qualité de vie du patient. Le deuxième avantage concerne la sélection des patients. Rappelons que 80 % des essais cliniques ne recrutent pas leur nombre de patients cible, et que 50 % des centres de recherche ne recrutent qu'un seul patient... En développant le recrutement en ligne grâce à des plateformes spécialisées, nous élargissons le filet, augmentant à la fois la qualité et la quantité de candidats potentiels. Une autre utilisation des données et du numérique dans les soins de santé pourrait être l'analyse des expériences des patients partagées sur les médias sociaux. Cet indicateur peut être utilisé, entre autres, pour améliorer les essais en offrant le point de vue du patient, recueillir des données du monde réel sur l'utilisation des médicaments, voire identifier les abus et prévenir les crises sanitaires. Cet incroyable potentiel technologique confère aux CRO une nouvelle responsabilité : celle de stimuler l'innovation chez leurs clients, en combinant expertise traditionnelle et numérique.
En revanche, ce potentiel est actuellement freiné par un cadre juridique qui manque de clarté. L'IA, le Big Data, les dispositifs intelligents à porter ou à implanter, et la Blockchain comme moyen de gagner la confiance, soulèvent chacun d'importantes questions juridiques et éthiques. À qui appartiennent les données, comment sont-elles anonymisées, comment obtenir le consentement du patient, quelle est la part de responsabilité entre le médecin, la biotech qui a développé l'algorithme, l'algorithme, etc. Nous sommes toujours aux prises avec ces questions fondamentales.